LE HAMEAU DE VILLELOUVETTE
 

Le hameau de Villelouvette dépend de la commune d’Egly. La plus ancienne mention de Villelouvette remonte au XIIème siècle (1190). Dès le Moyen Age, Villelouvette appartient à des seigneurs importants. Sa position stratégique en bordure de la route Paris-Orléans en fait une place disputée au cours des incessantes guerres des XIVème et XVème siècles.
Un château existe déjà jusqu’en 1848, il était alors situé au nord du château actuel, plus près de l’Orge. Sur son terrain se dresse un moulin à farine, dont l’existence est attestée dès le XIIIème siècle, et sa roue remontée, remplaçant roue en bois. Entre le XVIIème et le début XIXème siècle, trois familles nobles s’y succèdent. Ainsi en 1628, alors que le château Villelouvette est la propriété du Seigneur Isaac de Martines, Villelouvette est définitivement rattaché à Egly. En 1629, Philippe de Mailloc, dernier de la branche des cadets des marquis de Mailloc hérite du château. Enfin, en 1789, Villelouvette appartient à la famille de Châteauvieux. On sait également qu’en 1816, Armand Joseph de Ballatier, chevalier de Malte et de Saint-Louis réside au château.


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Mais c’est sous Napoléon III, au second Empire, à la moitié du XIXème siècle que Joseph Collas, propriétaire du domaine fait construire l’actuel château dont les travaux se termineront en 1857.
« Il existe à Villelouvette un petit château entouré d’un parc fort agréable, avec une belle grille qui donne sur le chemin qui va de Dampierre à Egly. La famille Colas fait bâtir maintenant un très joli château, il est situé plus près de la route que l’ancien », écrit Célestine de Varreux en 1855.

 

 

LE CHATEAU DE VILLELOUVETTE
 

Le bâtiment actuel a été construit vers 1855. Il est de style néo-Louis XIII. Il est composé d’un corps de logis central accosté de deux ailes. Le corps de logis central compte sept travées, deux étages carrés et d'un étage de comble avec lucarnes. La travée centrale est en saillie. Un perron y précède la porte d'entrée surmontée, au premier étage, d'une porte-fenêtre avec balcon ; la lucarne centrale porte un décor de pilastres et consoles et est surmontée d'une horloge et d'un clocheton. Le toit à longs pans et à croupes est couvert de tuiles plates.
Aux ailes, deux avant-corps carrés légèrement en saillie, au toit en pavillon. Côté parc, les deux avant-corps présentent un léger décrochement et le corps central est orné aux angles d'une tourelle ronde en encorbellement. Les murs sont recouverts de crépi qui, aux encadrements des fenêtres aux chaînes d'angle imite la pierre de taille.
 
Le parc offre une qualité environnementale remarquable qui héberge une grande diversité d’espèces tant en matière de faune que de flore.
 
Le château a été vendu en 1960 à la commune de Montrouge qui y a installé un centre aéré. Selon des témoignages, il se dit également que le château a été légué à l’Etat en 1962 qui l’a ensuite offert à la Ville de Montrouge en remerciement de ses actions menées lors de la Seconde Guerre Mondiale.


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LE MOULIN DE VILLELOUVETTE
 

Villelouvette possède aussi un moulin depuis le moyen-Age, qui transformait le blé des agriculteurs environnants.

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Les premières traces de l’existence du Moulin de Villelouvette remontent à 1490, le Seigneur de Moret-sous-Saint-Yon en était alors le propriétaire. On retrouve ensuite sa trace en 1617 lorsque deux frères, Hubert et Pierre SAINSART prennent à bail le moulin.
S’en suivront ensuite au fil des décennies plusieurs propriétaires et meuniers qui prennent à bail le Moulin.
En 1854, pour exemple, le Moulin appartient à M. MAINFROY et le meunier est Jacques Charles de Tourneville. Le Moulin est loué 5 000 fr (4 800 fr pour le moulin et 200 fr pour la maison d’habitation).
Le loyer sera revalorisé vers la hausse en 1867 avec l’ouverture de la gare de Breuillet au lieu-dit « Le Bout du Monde », considérant que la gare constitue une plus-value qui valorise et facilite les échanges commerciaux pour l’activité du moulin.
En 1876, un bail consenti pour 12 ans par M. MAINFROY à Apollinaire Brossier fait état d’un loyer de 6 500 fr.
Pour se représenter le Moulin on en retrouve une description en 1880. Il s’agit alors d’une belle construction sur 5 niveaux comprenant :
-          Une cour fermée avec écuries, remise et dépendances ;
-          Une habitation de 3 pièces au rez-de-chaussée avec buanderie et laiterie et 3 chambres au 1er étage ;
-          Le moulin avec :
o   Au rez-de-chaussée un beffroi, une roue de 3m de diamètre sur 3m de largeur ;
o   Au 1er étage : 5 paires de meules, bluterie à blanc (lieu où la farine est tamisée pour la séparer du son) et magasin. Les cinq paires de meules produisent 1986 kg de farine par 24 h soit 12 à 13 sacs de 159 kg par jour ;
o   Au 2ème étage : boisseau à blé, chambres à blé, à son et à farine ;
o   Au 3ème étage : aspirateur, 3 bluteries ;
o   Au 4ème étage : grenier et monte-sacs.
C’est lors du Noël 1944, alors que le propriétaire était M. LECOEUR et M. LEFUR, le meunier, qu’un incendie détruit le Moulin et l’habitation du meunier. L’enquête de gendarmerie et des services militaires américains a établi que le 25 décembre entre 10 h et 11 h 30, une grave fuite au pipe-line militaire « geyser de 5 pieds de hauteur » est à la base du sinistre. Une grosse quantité d’essence s’est échappée de la canalisation. Elle a suivi un fossé gelé qui l’a conduite à l’Orge coulant dans la direction du moulin qui est construit à cheval sur la rivière et alimenté par ses eaux. Vers 11 h la nappe s’est enflammée à proximité du moulin situé environ à 400 m du point de fuite. Le feu a été communiqué au Moulin qui a été détruit.
Le Moulin et l’habitation seront reconstruits au titre des dommages de guerre plusieurs années après. En 1955, le Moulin n’avait pas encore repris son activité, les travaux furent terminés en 1957. Il semble que le Moulin ait tourné ensuite au ralenti après sa reconstruction, servant pour stocker la farine. M. LECOEUR avait alors créé une société anonyme « Les Moulins de Bouray ».
Le Moulin cessera toute activité en 1975.

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